Témoignage: Paulette Benetton, Portrait d'une femme engagée et attachante

La recherche en psychiatrie a peu de secrets pour elle. Sa connaissance intime des épreuves traversées par les personnes vivant avec un trouble psychiatrique a renforcé son goût de l’entraide.

Ces deux dimensions alimentent un fort sens de la pédagogie et beaucoup de bienveillance, que Paulette Benetton met au service des autres sur les réseaux sociaux.

D’où vous viennent cette envie et cette capacité de défendre la recherche en psychiatrie ?

Je suis une scientifique avec une formation en biochimie, et j’ai travaillé auprès d’un fabricant de réactifs d’analyses médicales. J’ai les connaissances pour suivre les avancées de la recherche médicale – sans compter ma curiosité ! Je trouve ce domaine absolument fascinant. Malheureusement, pour comprendre les voies de recherche, il faut maîtriser des notions assez complexes, surtout si l’on ne possède pas l’esprit ni la formation scientifiques ! Ajoutez à ça des informations apparemment claires mais totalement fausses que l’on peut trouver sur Internet, et c’est le flou total pour des néophytes… J’essaie, à mon niveau, de contribuer à rendre ces informations accessibles, en expliquant.

Aujourd’hui, je vais bien, et j’ai le sentiment de devoir aider …

Vous êtes vous-même concernée par ces enjeux…

Ma famille est particulièrement concernée par la maladie mentale ; certains de ses membres souffrent de troubles sévères tel que la bipolarité et la schizophrénie. Moi-même diagnostiquée bipolaire, je suis rétablie depuis 1 an et demi maintenant. La difficulté du diagnostic, l’importance de la prise en charge, le poids de la stigmatisation… je connais !

Vous racontez d’ailleurs votre histoire depuis 2010 sur votre blog.

Oui, c’est pour moi une façon de témoigner, de partager mon savoir expérientiel et aussi de montrer que le rétablissement existe, qu’il est possible. Je crois en l’importance du témoignage et de la transmission. Aujourd’hui, je vais bien, et j’ai le sentiment de devoir aider, accompagner celles et ceux qui souffrent encore. J’ai ainsi décidé de suivre une formation de « patiente-ressource » en 2018, pour pouvoir contribuer, en tant que paire-aidante, à la réflexion autour du soin, au sein de groupes de travail. Je participe par exemple à l’élaboration du Projet territorial de santé mentale du Rhône (PTSM)

Pour vous, qu’est-ce que la recherche peut apporter à la psychiatrie ?

De l’espoir ! La recherche en psychiatrie, c’est énorme ! La biologie, entre autres, est une ressource extraordinaire pour mieux comprendre les dysfonctionnements du cerveau. En cardiologie, on fait un bilan biologique pour compléter l’étude clinique lors d’un infarctus… il faut les mêmes méthodes en psychiatrie ! C’est la recherche qui permet d’avancer dans la compréhension fine des mécanismes en jeu. Elle aide au choix du meilleur traitement en évitant l’empirique, au bénéfice des malades. L’immunopsychiatrie, par exemple, c’est un espoir immense pour les malades.

*Vous pouvez retrouver le blog de Paulette Benetton ici > http://parcours-de-sante-mentale.over-blog.fr/