«Les patients déprimés présentent une altération de la composition de leur microbiote, appelée dysbiose.»
Pierre Faucher, R&D Project Manager chez Gynov.
Les troubles dépressifs touchent aujourd’hui plusieurs centaines de millions de personnes à travers le monde. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, le nombre de cas a augmenté de 25% depuis la pandémie de COVID-19, notamment chez les jeunes et les femmes. Bien que les causes de la dépression ne soient pas parfaitement élucidées, un nombre croissant de travaux suggèrent un lien entre cette maladie et le microbiote intestinal, notamment depuis la découverte de voies de communication bidirectionnelles entre l’intestin et le cerveau (axe microbiote-intestin-cerveau). De nombreuses études ont montré que les patients déprimés présentent une altération de la composition de leur microbiote, appelée dysbiose, associée à une détérioration de la paroi intestinale qui conduit au passage anormal de produits responsables de la survenue d’une inflammation locale mais aussi cérébrale.
Sur la base de ces observations, une vaste étude pré-clinique portant sur un modèle de souris de la dépression a été réalisée avec le soutien de la Fondation FondaMental (Faucher P, et Coll). Elle visait à évaluer l’efficacité sur les comportements anxio-dépressifs, après 3 semaines consécutives, de différentes formules à base de glutamine, de curcumine et d’un probiotique. Ces composés ont été sélectionnés pour leur propriété à limiter la dysbiose intestinale et la diversité du microbiote (Lacticaseibacillus rhamnosus GG), à diminuer la perméabilité intestinale (glutamine) ainsi que le stress oxydatif et l’inflammation (curcumine). Publiés ce mois-ci dans la revue internationale Beneficial Microbes, les résultats montrent que l’association des trois composés (glutamine, curcumine et probiotique) permet de diminuer, chez la souris, les symptômes anxio-dépressifs de manière comparable à celle obtenue avec un antidépresseur injectable de référence (clomipramine). La formule a fait l’objet d’un brevet international.
Ce résultat majeur permet d’ouvrir de nouvelles perspectives pour la prise en charge de ce trouble majeur. Une étude clinique chez l’Homme débute dans les prochains jours dans 4 grandes villes françaises (Créteil, Besançon, Bordeaux et Clermont-Ferrand). Elle vise à étudier l’efficacité de la formule chez des patients présentant un épisode de dépression dont le traitement a échoué à 1er traitement antidépresseur.
Si vous souhaitez plus d’information sur ce protocole, vous pouvez solliciter la Fondation FondaMental.