« Ce qui se passe dans notre tête n’est pas séparé du reste de notre physiologie ! »
Dans un entretien accordé au Figaro à l’occasion du Prix Marcel Dassault pour l’innovation en psychiatrie, Marion Leboyer, directrice générale de la Fondation FondaMental, rappelle que les maladies psychiatriques sont des maladies « comme les autres ». Le cerveau n’est pas séparé du reste du corps : par exemple, ce qui se passe dans notre cerveau peut être le reflet d’interactions avec l’intestin. On sait que beaucoup de maladies mentales sont déclenchées par des facteurs génétiques ou des risques environnementaux. Dans certains cas, ils sont à l’origine d’une inflammation de bas niveau avec toute une série de conséquences physiopathologiques.
REPLAY - Dépression, bipolarité, burn-out… la santé mentale est-elle vraiment bien prise au sérieux ?
En France, une personne sur cinq est touchée chaque année par un trouble neuropsychiatrique, soit 13 millions de personnes. La crise sanitaire a affecté de façon durable et importante la santé mentale de la population, en particulier chez les moins de 24 ans. Invitée sur le plateau du Talk Franceinfo sur Twitch, Marion Leboyer, directrice générale de la Fondation FondaMental, insiste sur la nécessité de libérer la parole sur la santé mentale, en particulier celle des jeunes. Depuis 2021, la Fondation FondaMental s’est engagée aux côtés de la Région Île-de-France pour la santé mentale des jeunes avec la plateforme Ecoute Etudiants Île-de-France. Le 21 septembre 2022, elle a renouvelé cet engagement sur une Question d’Intérêt Majeur (QIM) avec Valérie Pécresse, Présidente de la Région Île-de-France.
EN SAVOIR +Intestin : il est peut-être la clé de notre santé mentale
Quel rapport entre notre intestin et notre cerveau ? Sciences et Vie consacre un article à cette question, grâce aux travaux de plusieurs experts internationaux dont le Pr Joël Doré, directeur de recherche au sein des unités de recherche MetaGenoPolis et Micalis de l’Inra, et membre de l’Alliance FondaMental. En effet, les pathologies psychiatriques s’accompagnent souvent de troubles digestifs. Non seulement notre intestin, avec ses 100 à 200 millions de neurones, est étroitement connecté à notre cerveau, mais il contient en plus des milliers de milliards de bactéries qui interagissent elles aussi avec le cerveau. Et lorsque cet écosystème bactérien, le « microbiote », est altéré, le lien entre cerveau, intestin et microbiote est tel que l’on observe des modifications du comportement, voire l’apparition de maladies psychiatriques.
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