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Autisme : la piste de la flore intestinale

Publié le 3 novembre 2016

Les travaux sur le rôle de la flore intestinale sur la santé humaine ouvrent la voie à de nouveaux modèles de compréhension pour nombre de pathologies. Dans le champ de l’autisme, les premiers résultats permettent d’envisager de nouvelles hypothèses de recherche et font espérer l’identification de nouvelles voies thérapeutiques.

Anomalies de la sphère digestive et autisme

Souvent qualifié de deuxième cerveau, notre intestin héberge une importante population de bactéries (microbiote) et abrite près de 200 millions de neurones. Dans le cas de l’autisme, la forte prévalence de troubles intestinaux constatée chez les patients a conduit des chercheurs à s’intéresser plus spécifiquement à la piste microbienne. Les premiers résultats observés dans le cadre de modèles animaux et chez l’homme sont porteurs d’espoir.
Tout d’abord, on a constaté l’impact d’infections très précoces (durant la gestation) sur le microbiote de bébés rats: les anomalies observées de la flore microbienne sont associées à des anomalies du comportement évoquant les troubles du spectre de l’autisme.
Plus récemment, l’exploration du microbiote intestinal de 500 patients autistes, par les équipes de la Fondation FondaMental en collaboration avec les équipes de l’Inra (Métagénopolis), a conclu à l’existence d’anomalies qui restent encore à caractériser plus finement.
Ainsi, le lien entre des anomalies de la sphère digestive et l’autisme semble se confirmer sans que l’on comprenne encore avec précision les mécanismes sous-jacents.

Vers un nouveau modèle de compréhension?

A la lumière de différents travaux scientifiques, une nouvelle hypothèse se dessine, privilégiant la piste inflammatoire.

En effet, on observe une inflammation de la paroi digestive chez nombre de patients autistes. Cette réaction inflammatoire serait associée à une perméabilité accrue de la barrière intestinale, rendant possible le passage d’agents bactériens dans la circulation sanguine. A cet égard, des publications scientifiques ont fait état de la forte concentration dans le sang de certains agents bactériens chez des patients autistes ou dans des modèles animaux. D’autres études se sont intéressées plus spécifiquement aux effets de la présence de ces molécules bactériennes dans le sang, démontrant que leur passage au niveau de la barrière hémato-encéphalique était associée à une réaction inflammatoire altérant le fonctionnement cérébral.

Comme toute hypothèse, ce nouveau modèle de compréhension doit être approfondi avant d’être confirmé ou invalidé. Des travaux portés par la Fondation Fondamental sont en cours pour identifier les zones cérébrales impactées par les molécules bactériennes et impliquées dans l’autisme.

Si ce modèle de compréhension était validé, il pourrait ouvrir la voie à des perspectives thérapeutiques nouvelles.

Découvrir l’article de la Pre Marion Leboyer et du Dr Alexandru Gaman dans Pour la Science



 

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