Le 17 janvier, La Croix publiait un entretien avec le Pr Marion Leboyer, psychiatre, chercheuse et directrice générale de la Fondation FondaMental, pour analyser les enjeux soulevés par la désignation de la santé mentale comme Grande cause nationale en 2025.
Selon elle, ce label est une avancée essentielle pour sensibiliser le grand public et de lever les tabous entourant les maladies psychiques. Mais, prévient-elle, cette première étape doit être suivie d’actions concrètes et durables pour répondre aux besoins urgents de santé publique, qui concernent 13 millions de Français.
Parmi les priorités évoquées, le Pr Leboyer appelle à renforcer le dépistage des pathologies psychiatriques et des comorbidités chez les généralistes, ces derniers pouvant orienter les patients vers des structures spécialisées comme les 54 Centres Experts coordonnés par la Fondation FondaMental. Elle plaide également pour la réouverture de lits dans les services de psychiatrie hospitalière, une mesure essentielle pour prévenir la détérioration de l’état de santé et des conditions de vie des patients.
Les avancées récentes de la recherche offrent également des perspectives encourageantes. Les progrès en imagerie cérébrale, en génétique et en immunopsychiatrie ouvrent la voie vers une « psychiatrie de précision », basée sur des traitements ciblés et personnalisés. Cette révolution thérapeutique, comparable à aux progrès réalisés dans les traitements du cancer, a besoin aujourd’hui « d’un sérieux coup de pouce médiatique, institutionnel et financier. »