La Fondation FondaMental annonce les cinq jeunes lauréats du Prix FACE 2023 pour la recherche en psychiatrie
Le 30 juin 2023, à l’occasion des Journées Neurosciences Psychiatrie Neurologie (JNPN) 2023, Marion Leboyer, Directrice Générale de la Fondation FondaMental, et Ophélia Godin, épidémiologiste, chercheuse à l’INSERM et à la Fondation FondaMental, ont remis le Prix FACE 2023 à cinq lauréats.
Avec le soutien de Boehringer Ingelheim France, la Fondation FondaMental récompense grâce à ce Prix de jeunes cliniciens, psychologues et chercheurs afin de les aider à effectuer une publication scientifique de niveau international.
Les lauréats auront accès aux bases de données FACE, construites à partir des réseaux des Centres Experts FondaMental, pour procéder à une analyse de données relative à la thématique de leur projet, validée par le Comité de Recherche de la Fondation FondaMental. Durant ce processus, ils pourront bénéficier d’un appui au niveau épidémiologique et statistique. Chaque lauréat recevra une gratification de 2 000 euros à l’acceptation de sa publication scientifique.
Les lauréats
Nathan VIDAL, Doctorant à l’Université Paris-Saclay (Centre d’Épidémiologie et de Santé des Populations).
Chez les personnes vivant avec une schizophrénie, les troubles cognitifs comme les troubles de l’attention, de l’apprentissage ou de la mémoire peuvent être exacerbés par l’utilisation de certains médicaments. C’est notamment le cas des antiparkinsoniens et de certains antipsychotiques et antidépresseurs qui ont des propriétés anticholinergiques, c’est-à-dire qu’ils s’opposent à l’action de l’acétylcholine, une molécule qui permet la circulation de l’information entre les neurones. L’objectif de cette étude est d’identifier des échelles d’évaluation valides du risque de déficit cognitif pour les personnes atteintes de schizophrénie traitées avec ces médicaments. A terme, cela permettra d’utiliser ces échelles en pratique clinique dans le but d’améliorer la prise en charge cognitive des patients.
Aiste LENGVENYTE, Chef de clinique des universités - assistant des hôpitaux, CHU de Montpellier
Quelle que soit la maladie dont ils souffrent, les individus atteints de troubles psychiatriques peuvent être affectés par des pensées et comportements suicidaires. Aujourd’hui, la prise de décision se fonde principalement sur l’évaluation clinique, malgré ses limitations. Les progrès récents de la recherche ont mis en lumière des associations entre certains marqueurs inflammatoires et des idées et comportements suicidaires.
Notre projet de recherche permettra d’identifier des marqueurs sanguins de l’inflammation pour aider à prédire l’idéation suicidaire chez les individus atteints de troubles bipolaires ou de schizophrénies. Nous espérons ainsi fournir des outils plus efficaces pour détecter les individus à risque et mettre en œuvre de traitements personnalisés.
Robertas STRUMILA, Chef de Clinique au CHU de Montpellier, Hôpital Lapeyronie, Service Urgent Post Urgent Psychiatrie
Les personnes vivant avec une dépression résistante au traitement peuvent souffrir de dysfonction métabolique, un trouble qui se caractérise par un métabolisme anormal du glucose et des lipides, une résistance à l’insuline, et une inflammation de faible intensité. Or, la dysfonction métabolique diminue l’efficacité des antidépresseurs. De plus, certains antidépresseurs peuvent eux-mêmes provoquer une dysfonction métabolique, diminuant leur efficacité au fil du temps.
Notre étude portera sur les interconnexions entre dysfonction métabolique et antidépresseurs, en comparant différentes stratégies thérapeutiques selon leur efficacité et leur mode d’action. L’objectif final est de déterminer un score du dysfonctionnement métabolique au-dessus duquel les antidépresseurs de type ISRS1 ne devraient pas être prescrits. Ce travail aboutira à la création d’un calculateur en ligne gratuit à l’usage du public pour prédire la probabilité de non-réponse aux antidépresseurs de type ISRS.
Barbara LELLOUCHE, psychiatre, praticien hospitalier au CHU Sainte Marguerite à l’AP-HM, Doctorante à l’Institut de Neurosciences de la Timone, Marseille.
De plus en plus, les chercheurs tendent à considérer les troubles b i polaires et l es schizophrénies comme un t rouble du neurodéveloppement. En effet, ces maladies psychiatriques sont des maladies complexes résultant de l’interaction de facteurs de vulnérabilité génétiques et environnementaux au cours du développement du cerveau, aboutissant à l’émergence de symptômes cliniques à la fin de l’adolescence.
En 2021, notre équipe de recherche a construit, dans le cadre du prix FACE 2021, un score basé sur des critères cliniques, qui nous a permis d’identifier un sous-groupe de patients vivant avec un trouble bipolaire et présentant des perturbations du neurodéveloppement. Cette année, notre projet consiste à tester ce score dans une population de patients souffrant de schizophrénie afin de comparer ces deux populations. A terme, cela nous permettra d’améliorer la prise en charge de ces deux maladies psychiatriques en proposant des traitements ciblés en fonction des besoins du patient.
Racan ABIDINE, Stagiaire en Master 2 Epidémiologie au GHU Paris Psychiatrie & Neurosciences
La dépression est un trouble mental qui recouvre un spectre très large de présentations cliniques, avec différents sous-types décrits dans le manuel DSM5 (ex : mélancolique, psychotique, anxieux, atypique, mixte…).
Notre projet de recherche vise à utiliser la base de données exhaustive sur la dépression résistante créée grâce aux Centres Experts de la Fondation FondaMental afin d’identifier des sous-types cliniques distincts de dépression grâce au machine learning. Cela nous permettra également de mieux comprendre la corrélation entre ces sous-types cliniques et des mécanismes physiopathologiques précis, ouvrant la voie vers la psychiatrie de précision.
Les Journées Neurosciences Psychiatrie Neurologie
Cette année encore, les JNPN réunissent des experts issus de différents domaines : neurologie, psychiatrie, neurosciences, neuropsychologie, pharmacologie, épistémologie, neurodéveloppement, addictologie, santé publique ou encore nutrition. La coopération et l’information restent au cœur des échanges pour que chacun puisse élargir ses connaissances et participer à une réflexion globale sur les enjeux de santé liés au cerveau
Programme détaillé :
https://www.jnpn-paris.com/jnpn-programme2023.pdf
Au nom de la Fondation FondaMental, nous félicitons les cinq lauréats du Prix FACE 2023, et remercie le groupe Boehringer Ingelheim pour son soutien à la recherche en psychiatrie. Cette jeune génération de chercheurs et de professionnels de santé, nourrie de l’expertise des neurosciences et de la psychiatrie réunies hier et aujourd’hui pour les JNPN, portera encore plus loin la recherche et l’innovation au service de nos patients. »
Marion Leboyer, Directrice générale de la Fondation FondaMental, et Ophélia Godin, épidémiologiste, chercheuse à l’INSERM et à la Fondation FondaMental.
A propos de la Fondation FondaMental :
La Fondation FondaMental est une fondation de coopération scientifique dédiée à l’amélioration du diagnostic, de la compréhension et du traitement des maladies mentales. Elle allie soins et recherche de pointe pour promouvoir une prise en charge personnalisée et multidisciplinaire des patients et pour soutenir la recherche et l’innovation dans l’amélioration des stratégies diagnostiques et thérapeutiques des maladies mentales.
Elle peut recevoir des dons et des legs. www.fondation-fondamental.org
Contact presse
Mathilde Couderc – mathilde.couderc@agence-constance.fr – 07 57 68 30 62