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Prévenir les conduites suicidaires grâce à la recherche

Publié le 18 avril 2016

Enjeu majeur : mieux prévenir pour réduire les risques de suicide

Plus de 90% des personnes qui attentent à leur vie souffrent de troubles psychiatriques (trouble bipolaire, dépression, schizophrénie…). Quelques résultats préliminaires de la recherche nous apportent des pistes prometteuses pour mieux détecter les sujets à hauts risques avant qu’ils ne passent à l’acte.

« La recherche a démontré que nous ne sommes pas tous égaux face au risque suicidaire : certaines personnes, du fait de leur patrimoine génétique et de facteurs environnementaux auxquels ils ont été exposés, se révèlent plus vulnérables que d’autres. » Pr Philippe Courtet (Equipe de recherche soutenue par. FondaMental)

 

Quels sont les principaux facteurs de risques ?

1. Le risque augmente quand des facteurs génétiques et environnementaux se combinent

L’équipe du Pr Philippe Courtet a mis en évidence qu’une personne est plus vulnérable face au risque suicidaire lorsque plusieurs facteurs sont associés, à savoir:
  • des facteurs génétiques : plusieurs gènes liés aux conduites suicidaires ont déjà été identifiés;
  • des facteurs environnementaux comme les situations de maltraitance dans l’enfance, les altérations du sommeil, la présence d’un trouble du stress post-traumatique, etc.

Cette vulnérabilité pourra s’exprimer et se traduire par un geste suicidaire sous l’effet d’un stress important tel qu’une rupture sentimentale, la perte d’un emploi…

2. des premiers marqueurs biologiques identifiés

L’impulsivité et l’anxiété sont des caractéristiques psychologiques fortement présentes chez les personnes ayant fait une tentative de suicide.
  • La recherche a mis en évidence des voies biologiques spécifiques impliquées : système sérotoninergique et axe du cortisol.
  • Diverses études ont montré l’existence d’une inflammation chronique chez les patients ayant effectué une tentative de suicide (diminution des taux d’interleukine dans le sang, niveau élevé de protéine C réactive).

L’identification de ces différents marqueurs biologiques doit être approfondie car elle constitue une source d’espoir en matière de diagnostic.

3. La neuro-imagerie apporte de nouvelles pistes

L’implication de régions cérébrales dans les anomalies émotionnelles et cognitives associées à la vulnérabilité suicidaire a été démontrée chez l’homme. Les études de neuro-imagerie, en particulier d’IRM fonctionnelle, ont ainsi permis de mettre en évidence, chez les sujets ayant fait une tentative de suicide, une hyperactivité du cortex orbito-frontal en visionnant des visages exprimant la colère. Ils sont donc hypersensibles aux signaux de rejet social et de désapprobation

De nouvelles avancées décisives à soutenir

Objectif : créer d’une cohorte de 1 000 patients à haut risque suicidaire pour : 1. Progresser dans l’identification des facteurs prédictifs (cliniques, environnementaux, et biologiques) de survenue de conduites suicidaires, à partir d’une étude de suivi de sujets à haut risque suicidaire (idées et tentatives de suicide).
2. Développer et tester auprès de cette cohorte des outils connectés et une batterie d’évaluations cliniques standardisées, afin de mieux mesurer le risque suicidaire en pratique courante et de parvenir à le suivre en temps réel. Responsable du programme de recherche Pr. Philippe Courtet, un des leaders mondiaux de la recherche sur les facteurs de risque suicidaire.
Professeur en psychiatrie à l’Université de Montpellier
Responsable du département d’Urgence et Post Urgence Psychiatrique au CHRU de Montpellier
Directeur du groupe de recherche sur la « vulnérabilité aux conduites suicidaires » de l’Unité Inserm 1061
Membre de la Fondation FondaMental 
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