Vous venez de recevoir votre Habilitation à Diriger des Recherches (HDR), quel a été votre parcours ?
Je suis Espagnol, j’ai donc effectué mon internat à Madrid auprès d’un chercheur travaillant sur les conduites suicidaires. C’est là que j’ai rencontré le Pr Courtet, qui m’a encouragé en 2011 à postuler à une bourse de post-doctorat proposée par FondaMental. Grâce à cette bourse, j’ai rejoint en 2012 l’équipe du Pr Courtet à Montpellier. Ainsi, j’ai pu travailler sur l’évaluation des conduites suicidaires pour identifier au mieux les populations à risque. Pendant cette année de post-doctorat, j’ai pu également rassembler des données européennes (Espagne, France, mais aussi Italie ou Suisse). L’obtention de cette bourse a été décisive. Je vis désormais en France et j’y poursuis ma carrière.
Quels ont été les enseignements majeurs des travaux que vous avez conduits ?
Il s’agit d’améliorer l’évaluation des patients suicidaires afin de mieux les prendre en charge et ainsi diminuer le risque de récidive. Nous avons donc travaillé à comprendre l’interaction entre certains facteurs de risque : par exemple le rôle des abus subis par les patients dans leur enfance, la préexistence de conduites suicidaires dans la famille ou la présence d’un trouble de stress post traumatique (PTSD). Ce que nous avons découvert, c’est que que ces facteurs partagent des mécanismes communs qui, lorsqu’ils sont combinés, augmentent le risque de récidive ou de conduites suicidaires plus graves. Prochaine étape : mettre en place des protocoles d’évaluation standards associant des éléments cliniques, biologiques et psychologiques, qui seraient plus simples à appliquer par les professionnels de santé et plus efficaces pour évaluer et qualifier les risques de récidive.
Que représente votre récente HDR pour vous ?
C’est pour moi la reconnaissance académique de l’importance de mes travaux, et cela certifie mes capacités de mener des projets de recherche.
