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Mieux comprendre les tentatives de suicide chez les personnes âgées avec troubles bipolaires

Publié le 2 novembre 2021

Cette étude transversale et multicentrique a été menée dans 9 Centres Experts Troubles Bipolaires de la Fondation FondaMental, auprès de 619 patients âgés de 50 ans et plus (tranche d’âge à partir de laquelle les différences endocrinologiques majeures entre hommes et femmes disparaissent). 

Elle a permis de démontrer que :

  • la mort par suicide est 20 à 30 fois plus fréquente chez les personnes de plus de 50 ans avec troubles bipolaires qu’en population générale,
  • les taux élevés d’utilisation de méthodes violentes pour les tentatives de suicide contribuent à cette surmortalité.

Différents facteurs impliqués

Le facteur le plus important ayant été relevé est l’obésité abdominale.

La maladie est en lien direct avec les antécédents de tentative de suicide violent, indépendamment d’autres facteurs associés majeurs ; notamment le sexe, le type de trouble bipolaire, et les troubles anxieux.

L’étude a permis également de démontrer que d’autres constituants du syndrome métabolique n’étaient pas associés à des antécédents de tentative de suicide violent.

Les hommes âgés souffrants d’obésité : une population particulièrement à risque

Par ailleurs, il ressort que l’obésité abdominale et la déficience dans certains domaines cognitifs sont fortement associées à la fois aux troubles bipolaires, à l’augmentation de l’âge et aux tentatives de suicide et à leur violence, avec des différences signalées en fonction du sexe

Ainsi, Aiste Lengvenyte, auteur de l’étude et cheffe clinique dans le service d’urgence et post-urgence psychiatrique, CHU Montpellier, nous explique que : « L’augmentation du tour de taille chez les personnes âgées pourrait médier l’association entre le sexe masculin et les antécédents de tentatives de suicide violentes. »

Les chercheurs ont relevé une corrélation entre les mesures de l’obésité et les antécédents de tentative de suicide violents, indépendamment d’autres facteurs associés majeurs, notamment le sexe, le type de trouble bipolaire, et les troubles anxieux. L’obésité abdominale et la déficience dans certains domaines cognitifs telle que la mauvaise mémoire verbale pourraient être impliquées dans cette association. 

Pour approfondir ces résultats et améliorer la prise en charge de ces troubles, de futures études interventionnelles portant sur l’obésité abdominale et les troubles de la mémoire verbale chez les patients atteints de trouble bipolaire seraient d’intérêts clinique et scientifique.

Cette étude confirme une fois de plus que la santé métabolique des personnes avec troubles bipolaires, ici l’obésité abdominale, doit être l’objet d’un accompagnement systématique.

En effet, mieux prévenir et mieux traiter les pathologies associées au syndrome métabolique permettraient à la fois de diminuer la mortalité liée à ces maladies somatiques et d’améliorer la qualité de vie des personnes.

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