Flash FondaMental du 5 juillet 2024
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Flash FondaMental du 5 juillet 2024

Publié le 5 juillet 2024

Anxiété, dépression, addiction…

7 initiatives pour aller mieux

Le 22 juin 2024, Ça m’intéresse mettait en lumière 7 initiatives citoyennes pour aider les personnes vivant avec une maladie mentale. Depuis la pandémie, les Français ont été de plus en plus touchés par des troubles anxieux ou des dépressions, en particulier les jeunes.  Une étude réalisée par la Fondation FondaMental en partenariat avec Doctolib révèle qu’entre 2019 et 2022, le volume de consultations des 18-24 ans a augmenté de plus de 50 % chez les psychiatres et de plus de 60 % chez les psychologues. Avec un impact majeur sur la demande de soin : en 3 ans, le délai moyen pour consulter un psychologue est passé de sept à vingt-quatre jours dans le Grand-Est.

En réponse, plusieurs initiatives citoyennes voient le jour pour soutenir les personnes en détresse psychique : ainsi l’Unafam a imaginé la camionnette « Psymone », qui sillonne depuis deux ans les routes des Deux-Sèvres pour déstigmatiser les troubles psychiques. Dans les grandes villes, ce sont des cafés psy (comme la Maison Perchée ou le Café Joyeux) et des Clubhouses qui se déploient pour offrir un espace convivial aux personnes souffrant de troubles mentaux sévères, leur permettre d’échanger librement sur leurs expériences et retrouver le goût des interactions sociales. Au Centre hospitalier Le Vinatier (Lyon-Bron), la pair-aidance, qui s’appuie sur l’expérience de personnes ayant surmonté des troubles psychiques pour soutenir les patients, se développe et montre des bénéfices significatifs : la littérature scientifique montre que les hospitalisations diminuent d’un tiers après recours à un pair-aidant (The Lancet, 2018).

Enfin, le sport et l’art viennent rompre l’isolement des personnes souffrant de dépression et, en contribuant à une meilleure hygiène de vie, jouent un rôle déterminant dans l’état de santé global des patients. Soutenue par l’ARS Grand-Est, l’association «Je bouge pour mon moral» offre des séances de sport gratuites pour aider les personnes souffrant de dépression modérée à sévère. A Montpellier, ce sont des ateliers d’art-thérapie au Mo.Co qui sont proposés aux personnes dépressives par le Pr Philippe Courtet (CHRU de Montpellier, Fondation FondaMental), permettant de renforcer l’estime de soi à travers la pratique artistique.

La Fondation FondaMental salue ces initiatives variées, qui partagent un objectif commun : offrir un soutien accessible et personnalisé à ceux qui en ont besoin, en complément de l’offre de soin classique.

Tests de pharmacogénétique

Comment faciliter leur diffusion ?

Les 26 et 27 juin derniers, lors des Ateliers de Giens à la Faculté de médecine de Villemin, Boris Chaumette, psychiatre au GHU Paris Psychiatrie & Neurosciences, enseignant chercheur à l’université Paris Cité et à l’Inserm et membre de l’Alliance FondaMental, a participé à une table ronde intitulée « Comment faciliter la diffusion des tests de pharmacogénétique ? ». Cet événement, rassemblant industriels, académiques et institutions, visait à explorer les défis actuels et les avancées de la recherche et dans le domaine des produits de santé.

L’intervention de Boris Chaumette a mis en lumière l’importance croissante des tests de pharmacogénétique, qui analysent les gènes qui pourraient influencer la réponse de l’organisme à un médicament. Ces tests représentent une avancée significative dans la personnalisation des traitements médicamenteux pour la médecine en général et la psychiatrie en particulier, en aidant les médecins à choisir le traitement le plus approprié pour chaque individu, à adapter le dosage en fonction de son profil génétique, et à anticiper les risques de réactions allergiques aux médicaments.

Les Ateliers de Giens ont contribué à enrichir le débat sur la manière de rendre accessible cette technologie prometteuse pour l’ensemble des patients, alors qu’actuellement, ils ne sont proposés qu’aux patients résistants aux traitements conventionnels. A ce titre, elle est un axe majeur du PEPR PROPSY (France 2030) qui vise à développer la médecine de précision en psychiatrie.  Boris Chaumette a également rappelé les implications médico-économiques d’un élargissement de l’utilisation des tests de pharmacogénétique, mettant en avant la réduction potentielle des hospitalisations, des effets secondaires et de l’errance thérapeutique grâce à une prescription plus précise des médicaments, adaptée à chaque individu.

Prescription et surveillance de la Clozapine

La Fondation FondaMental co-signataire d’un communiqué inter-Conseils nationaux professionnels (CNP), inter-sociétés savantes et associations d’usagers.

La clozapine est le seul antipsychotique atypique indiqué à ce jour dans le traitement des patients atteints de schizophrénie résistante ou présentant une intolérance aux autres traitements antipsychotiques. Actuellement, sa prescription est limitée aux psychiatres, gériatres et neurologues hospitaliers, ce qui entraîne une sous-prescription de ce médicament et un recours non-nécessaire à des consultations fréquentes avec des médecins spécialistes pour de simples renouvellements d’ordonnance, consultations qui pourraient bénéficier bien plus utilement à d’autres patients.

Pour faire évoluer les règles de prescription et de surveillance des effets hématologiques indésirables induits par ce médicament, une Task Force Clozapine rassemblant des médecins gériatres, neurologues, pharmaciens, pharmacologues et psychiatres français a été constituée en 2024 avec le soutien de la Délégation Ministérielle à la Santé Mentale et à la Psychiatrie. Réunis autour de cette Task Forceun collectif de professionnels de la santé et d’associations de patients, dont fait partie la Fondation FondaMental, demande dans un communiqué de presse publié le 5 juillet 2024 une révision des règles de prescription et de pharmacovigilance de la clozapine en France

A l’heure où la démographie des médecins spécialistes français est en décroissance, le collectif propose que l’initiation et le renouvellement annuel d’un traitement par clozapine soient rendus possibles par tout médecin gériatre, neurologue ou psychiatre quel que soit son statut d’exercice, et que les médecins généralistes puissent renouveler les prescriptions une fois le traitement stabilisé.

Prenant en compte les normes en vigueur dans de nombreux pays de l’Union Européenne, le collectif recommande également d’assouplir la surveillance hématologique nécessaire au renouvellement du traitement, et d’adapter les normes pour la neutropénie bénigne ethnique afin de proposer à chaque patient un traitement personnalisé.

Les signataires du communiqué insistent sur la nécessité d’adapter la réglementation pour améliorer l’accès à la clozapine tout en garantissant la sécurité et l’efficacité du traitement pour les patients.

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