
À l’occasion de la Journée mondiale de la schizophrénie, Jasmina Mallet, psychiatre et membre de l’Alliance FondaMental, était l’invitée du 12/13 de France 3 Île-de-France le 18 mars. Ancienne responsable du Centre Expert Schizophrénie de l’hôpital Louis Mourier à Colombes, elle a apporté un éclairage essentiel sur cette maladie psychiatrique sévère qui touche près de 600 000 personnes en France.
Lors de son intervention, Jasmina Mallet a rappelé que la schizophrénie n’est pas un dédoublement de la personnalité, contrairement à une idée reçue partagée par 76% des Français. La schizophrénie, ou plutôt les schizophrénies, se manifestent différemment selon les patients. Il s’agit avant tout d’une perte de contact avec la réalité, qui peut se traduire par des symptômes dits « positifs » (idées délirantes, hallucinations), « négatifs » (repli sur soi, émoussement des émotions), ainsi qu’une désorganisation des pensées et du comportement.
La psychiatre a souligné que la schizophrénie résulte d’une interaction complexe entre une vulnérabilité génétique et des facteurs de risque environnementaux. Parmi ces derniers, elle a mis en garde contre l’impact du cannabis, dont la consommation, même occasionnelle, peut précipiter l’apparition du trouble chez les personnes vulnérables. Enfin, elle a insisté sur un enjeu majeur : le retard de diagnostic. Une détection précoce est essentielle pour améliorer la prise en charge et offrir aux personnes atteintes de meilleures perspectives.