Les habitudes de vie, facteur de rétablissement dans les troubles bipolaires
Bien soigner et prévenir les rechutes dans les troubles bipolaires nécessite de mêler à la fois l’adoption d’un mode de vie sain et régulier ainsi que la combinaison de différentes stratégies thérapeutiques, incluant les prescriptions médicamenteuses (thymorégulateurs, «antimaniaques», antidépresseurs) et les thérapies psychosociales (psychoéducation, thérapie interpersonnelle axée sur les rythmes sociaux, thérapie familiale, thérapie cognitivo-comportementale, etc.).
Ils nécessitent également un suivi précis des pathologies somatiques (diabète, maladies cardio-vasculaires, etc.) et psychiatriques associées, ainsi qu’une attention particulière aux symptômes résiduels (dysrégulation émotionnelle, troubles du sommeil et du rythme circadien, difficultés cognitives).
Le long combat des patients pour adopter une bonne hygiène de vie
Témoignage d’Annie Labbé, présidente de l’association Argos 2001 et diagnostiquée bipolaire à l’âge de 42 ans.
»Les contraintes de cette maladie sont redoutables, surtout lorsqu’on est jeune. Cela implique de faire des deuils: le deuil de certaines études lorsqu’on est étudiant, le deuil d’une vie professionnelle, le deuil d’un certain mode de vie. On ne peut plus vivre comme avant. Il nous faut renoncer à tout ce qui peut nous déstabiliser : les fêtes, les nuits blanches, les études compétitives, les postes à haute responsabilité et à fort stress.»
Moi, il m’a fallu du temps pour accepter pleinement cette maladie et mesurer l’importance du respect de mon traitement. Je n’ai pas droit à l’erreur car j’en paie aussitôt les pots cassés. Et les mises en danger peuvent déboucher sur des passages à l’acte terribles : les tentatives de suicide sont une problématique forte chez les personnes bipolaires. Aujourd’hui, je n’oublie plus jamais que j’ai une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Je suis extrêmement attentive au respect d’une bonne hygiène de vie, clé de voûte de mon équilibre et de la stabilisation de ma maladie. Ma règle de conduite : on ne philosophe pas après 23h.»
Je n’oublie jamais que j’ai une épée de Damoclès au-dessus de la tête… Ma règle de conduite: on ne philosophe pas après 23h. Annie Labbé, bipolaire, présidente d’Argos 2001
Hygiène de vie et troubles bipolaires: l’expérience du Psylab!
Le PsyLab c’est une équipe de psychiatres qui vous propose de découvrir le monde fascinant de la psychiatrie. Des émissions variées pour changer de regard et déstigmatiser ces maladies. Ils ont consacré une émission aux troubles bipolaires qui dévoilent les clés d’une prise en charge réussie.