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Témoignage partenaire : Angèle Malâtre de l'Institut Montaigne

Publié le 15 décembre 2018

 Au sein de l’Institut Montaigne, une plateforme de réflexion, d’expérimentation et de propositions sur les politiques publiques en France et en Europe, Angèle Malâtre a créé un programme dédié aux questions de santé pour réunir l’ensemble des parties prenantes du secteur afin de décrypter, d’anticiper et de faire bouger les lignes de notre système de santé. La psychiatrie constitue un des axes majeurs de son programme. Dernière collaboration avec la Fondation FondaMental: «Psychiatrie: l’état d’urgence», parue aux éditions Fayard.

POURQUOI AVOIR CHOISI DE VOUS INTÉRESSER À LA SANTÉ ?

On pense souvent que la santé est un sujet technique, réservé aux seuls médecins, alors qu’il s’agit d’un sujet passionnant, qui nous touche tous à titre personnel, en tant qu’utilisateurs du système… mais aussi de financeurs ! Les systèmes de santé sont des révélateurs de l’état d’une société : comment prendre en charge ceux qui en ont besoin ? Quels moyens est-on prêts à déployer ? Comment garantir l’accès à des soins de qualité sans faire exploser les coûts ?

 

La psychiatrie, un sujet santé audacieux et porteur, constitue un des axes majeurs de notre programme.

QUELLES SONT LES DONNÉES QUI VOUS ONT LE PLUS SURPRISE ?

Je retiendrai quatre chiffres : le nombre de personnes touchées : 1 personne sur 5, la très mauvaise qualité des soins avec une espérance de vie réduite de 10 à 20 ans chez les personnes touchées, les sommes énormes dépensées pour une si mauvaise prise en charge, puisque la psychiatrie constitue le premier poste de dépenses de l’Assurance maladie (devant le cancer et les maladies cardio-vasculaires !). Et enfin la stigmatisation des malades : 75% de Français pensent que les personnes atteintes sont dangereuses (ou : 1/3 des Français serait gêné de partager un repas avec une personne atteinte de maladie psychique). 

QUE RETENEZ-VOUS DE L’ÉLABORATION DE CE LIVRE ?

Il a été construit en interrogeant des sociologues, géographes, économistes, des professionnels de santé …: tous ces témoignages étaient passionnants. Mais ce qui m’a sans doute le plus appris ce sont les ateliers que nous avons fait avec les patients et leurs proches et tous les entretiens individuels avec les personnes concernées. Leur vision et leur vécu ont été une grande source d’inspiration pour nous. 

PARMI LES 25 PROPOSITIONS DU LIVRE, SELON VOUS, QUELLE EST CELLE QUI POURRA SE CONCRÉTISER RAPIDEMENT, ET POUR QUELLE RAISON ? 

J’espère que toutes pourront se concrétiser rapidement ! Il y a des mesures autour de la recherche, de la formation des professionnels ou encore de l’amélioration des parcours qui sont à portée de la main si une vraie volonté politique s’en emparait. Je dirais que sans doute le plus important pour faire avancer le sujet c’est de lutter contre la stigmatisation car c’est ce qui paralyse tout. Et pour ce faire, il n’y a qu’un moyen : informer, informer, informer !  

APRÈS CE LIVRE QUELLE NOUVELLE ÉTAPE SUR LA SANTÉ MENTALE VOUS ATTEND ?

J’ai la chance d’avoir été sélectionnée pour un programme de recherche d’un an aux US. Je vais travailler sur la prise en charge globale des patients : comment mieux intégrer les soins « somatiques », ceux du corps, avec les soins psychiatriques ? Je vais notamment voir comment les patients perçoivent cette question. L’idée est de revenir avec de bonnes idées pour la France ! 

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