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Témoignage mécène : Philippe d'Ornano, président de la Fondation Sisley

Publié le 15 décembre 2018

 Depuis 2013, Philippe d’Ornano est à la tête du groupe familial Sisley, spécialisé dans les cosmétiques haut de gamme. Egalement grand philanthrope, il préside la Fondation Sisley d’Ornano dont il a orienté une partie des actions sur la psychiatrie, l’un des sujets les plus stigmatisés de la santé. Il a été mécène du livre «Psychiatrie: l’état d’urgence», fruit de la collaboration entre la Fondation FondaMental et l’Institut Montaigne.

POURRIEZ-VOUS NOUS  PRÉSENTER LA FONDATION SISLEY D’ORNANO ? 

Notre famille a créé en 2007 la Fondation Sisley d’Ornano sous égide de la Fondation de France, avec un objet assez large : solidarité, santé, culture, éducation et environnement. Nous avons récemment décidé de focaliser son action sur la psychiatrie. 

POURQUOI CE CHOIX D’ORIENTER L’AXE SANTÉ DE LA FONDATION SISLEY D’ORNANO VERS LA PSYCHIATRIE ? 

En premier lieu, parce que, comme beaucoup d’autres familles, la psychiatrie est entrée dans notre vie. Nous avons une connaissance intime et très douloureuse du sujet.

En second lieu, parce que nous souhaitons être un mécène utile. Et pour le coup, la psychiatrie est probablement l’un des domaines de la santé où les impacts sont et seront les plus importants.

COMMENT POURRIEZ-VOUS ILLUSTRER LES IMPACTS DE VOTRE SOUTIEN ?

Pour l’heure, nous articulons nos actions autour de quatre grands axes. 

  • celui de contribuer à dépassionner le sujet en informant le grand public. Nous avons soutenu la production du livre et l’initiative « Le PsychoDon »  pour passer des messages positifs sur la psychiatrie. ;   
  • celui d’accompagner la formation des proches en soutenant le dispositif Profamille ;
  • celui de contribuer au retour vers l’emploi en nous associant à l’action du Clubhouse ;
  • et celui d’améliorer les conditions d’hospitalisation en décorant l’espace des consultations de pédopsychiatrie de la Pitié et en mobilisant nos collaborateurs lors d’une journée solidaire pour repeindre les bureaux de ce service.

Nous voulons être utiles aux autres.

LA LECTURE DU LIVRE « PSYCHIATRIE, L’ÉTAT D’URGENCE » A-T-ELLE MODIFIÉ VOTRE PERCEPTION DE CERTAINS SUJETS ? 

Comme tout un chacun, j’avais une connaissance assez superficielle et probablement de fausses représentations du sujet. Ce livre est pour moi un préalable indispensable pour bâtir un autre avenir pour la psychiatrie. Il dresse un état des lieux clair et constructif, il n’est pas manichéen et témoigne avec justesse de l’énorme charge émotionnelle que suscitent ces maladies, et aussi du profond sentiment d’abandon des patients et leurs familles. La lecture du livre m’a également éclairé sur l’état de paupérisation des hôpitaux, sur l’extrême complexité des parcours de soins et sur le sous-investissement de la France dans la recherche. 

SELON VOUS, QUEL RÔLE DOIVENT JOUER LE POLITIQUE ET LES POUVOIRS PUBLICS ?  

Notre Fondation est de petite taille, elle ne remplace en aucun cas l’action de l’Etat, mais elle peut agir comme effet de levier pour contribuer, à sa mesure, à lever le voile sur la psychiatrie. Les politiques ne bougeront que si la société civile les y incite fortement. Or, malgré ce terrible ratio d’un Français sur cinq concerné par des troubles psychiatriques, la pression des citoyens demeure encore faible sur le sujet. Il faut que cela change.

COMMENT VOYEZ-VOUS LA PSYCHIATRIE DANS 10 ANS ? 

C’est une question à deux inconnues. La recherche parviendra-t-elle à comprendre pourquoi et comment ces maladies se déclenchent ? Et, réussirons-nous collectivement, par nos actions, à lever les tabous autour de la psychiatrie pour parvenir à parler naturellement et ouvertement de ces maladies, comme cela est maintenant le cas pour le cancer. 

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