Pourquoi avez-vous choisi la psychiatrie ?
Depuis mes années lycée, j’ai toujours été très fascinée par la vie des gens, l’exploration et la compréhension de leurs comportements, de leur vécu. A ce moment-là, je faisais des études littéraires et cet intérêt s’est développé aussi grâce à l’étude de la littérature et de la philosophie. Plus tard, pendant mes études de médecine, j’ai vraiment compris que la psychiatrie était ma voie et qu’elle me permettait non seulement d’essayer de comprendre les personnes, mais aussi de pouvoir les aider lorsqu’elles sont en état de souffrance.
Durant mes études en Italie, d’où je viens, cette passion n’a cessé de grandir et je suis tombée amoureuse de la recherche clinique pour essayer d’approfondir ma compréhension des troubles mentaux. C’est pourquoi j’ai décidé de travailler aussi comme chercheuse, pendant un an, à l’hôpital de Cologne en Allemagne. J’aime vraiment mon travail et je le conçois comme une union indissoluble entre la clinique et la recherche.
Quel est le sujet de votre thèse ?
Je fais ma thèse à l’école doctorale Bio Sorbonne Paris Cité de l’Université Paris Cité, sous la direction du professeur Marie-Odile Krebs et du professeur Martine Grice de l’Université de Cologne. Mon projet de recherche est à la fois une étude internationale et interdisciplinaire, parce qu’elle combine la psychiatrie et la linguistique. L’objectif est d’étudier et de décrire certaines caractéristiques dans le langage des patients vivant avec des troubles du spectre de la schizophrénie. Je cherche à identifier des marqueurs de transition psychotiques pour développer de nouvelles stratégies thérapeutiques et ainsi proposer des traitements personnalisés et préventifs dans les premiers stades de la maladie. Dans ce type de troubles, le diagnostic précoce est crucial et il a été démontré que cela améliore le pronostic.
C’est un projet de thèse international parce qu’il implique une collaboration entre la France, l’Allemagne et l’Italie. Il existe déjà des modèles où ont été repérés des marqueurs linguistiques, mais il y a très peu d’études qui ont comparé des patients ayant le même diagnostic et provenant de pays différents. Je suis vraiment heureuse que la Fondation FondaMental ait cru en ce projet et me permette de le réaliser.
Que faites-vous pour prendre soin de votre santé mentale ?
Être psychiatre, c’est ma passion. Mais c’est un métier qui comporte un risque considérable de surcharge psycho-physique. De même, le travail de thèse peut présenter des risques importants pour la santé mentale. Donc ma principale stratégie est d’essayer de maintenir une routine, par exemple avec des rythmes de sommeil réguliers et un régime alimentaire sain.
En plus, je suis très heureuse du groupe de collègues avec lequel je travaille, l’environnement est vraiment stimulant et favorable. Avoir des échanges réguliers avec eux est une aide très importante.
J’essaie également de trouver tous les jours un petit moment pour moi-même, pour faire des choses qui me rendent heureuse en dehors du travail. Par exemple, j’aime bien faire du yoga, du Pilate et nager. J’aime beaucoup lire des romans et des essais, aller au cinéma et cuisiner ! Mes amis les plus chers et ma famille sont en Italie et nous essayons de nous appeler aussi souvent que possible. C’est d’une grande aide au quotidien !