Une application pour améliorer la santé mentale grâce à l’alimentation
Le 28 octobre, Medscape a rapporté le lancement de Food4Mood, une application innovante créée par la Fondation FondaMental en partenariat avec le Food & Mood Centre (Deakin University, Australie) et l’éditeur d’application DietSensor. Food4Mood s’adresse aux personnes souffrant de dépression ou à risque de troubles dépressifs, et leur propose des solutions alimentaires individualisées pour prévenir ou gérer leurs troubles.
Une alimentation bonne pour la santé mentale grâce aux progrès de la recherche
Depuis une dizaine d’années, le domaine de la psychonutrition est en plein essor, notamment grâce au rôle pionner du Pr Felice Jacka et des équipes du Food4Mood Centre (Australie).
De nombreuses études scientifiques ont montré qu’une alimentation adaptée peut réduire le risque de dépression et aider à mieux gérer les symptômes chez les patients
Affirme Marion Leboyer, professeur de psychiatrie (UPEC/Inserm/APHP) et directrice de la Fondation FondaMental.
Le régime méditerranéen, riche en légumes, fruits, huile d’olive ou encore fruits à coque, est notamment reconnu pour son efficacité pour améliorer la santé mentale car il permet de réduire l’inflammation, un facteur associé aux troubles de l’humeur dans 40 % des cas et fréquemment à l’origine d’une résistance aux traitements.
Des outils au quotidien pour adopter le régime méditerranéen.
Food4Mood propose une série de ressources pour faciliter l’adoption d’une alimentation saine et équilibrée au quotidien. Les utilisateurs peuvent y trouver des recettes adaptées, des listes de courses, et des suggestions pratiques pour diversifier leur alimentation. Rémy Bonnasse, directeur de DietSensor, souligne l’importance d’une approche progressive.
L’application est conçue pour s’adapter aux besoins spécifiques de chaque utilisateur, en tenant compte de paramètres comme le diabète ou l’hypertension, fréquemment associées aux maladies mentales. Disponible en téléchargement avec une période d’essai gratuite, Food4Mood ambitionne de devenir un support concret pour les patients et un outil recommandé par les professionnels de santé.
Grande Cause nationale : ce qui va changer en 2025
Le 27 octobre, Marion Leboyer était l’invitée de la matinale de France Info à l’occasion de la journée mondiale de la dépression. Cette intervention survient peu après l’annonce par le Premier ministre de faire de la santé mentale la grande cause nationale en 2025, une décision saluée par la Fondation FondaMental et le Collectif pour la santé mentale, qui militent de longue date pour attirer l’attention sur ce sujet crucial.
Un enjeu de santé publique majeur
Les maladies mentales touchent une personne sur trois au cours de la vie, rappelle Marion Leboyer, et leur fréquence ne diminue pas. Les jeunes sont particulièrement touchés, notamment depuis la pandémie de Covid-19. Pourtant, les progrès de la recherche permettent aujourd’hui de mieux comprendre les mécanismes à l’origine des maladies mentales, ouvrant la voie à des approches thérapeutiques innovantes.
Mieux connaitre pour mieux soigner
A travers des actions de communication tout au long de l’année 2025, le label « Grande Cause nationale » offrira une plateforme pour déconstruire les idées reçues et démontrer que les maladies mentales sont des maladies comme les autres, qui se diagnostiquent et qui se soignent grâce aux progrès de la recherche et de l’innovation. Il facilitera également la prise de conscience par l’ensemble de la société de l’enjeu de santé publique que constitue la santé mentale, ainsi que la diffusion des connaissances auprès du grand public et des professionnels de santé.
La psychiatre appelle également de ses vœux un renforcement des moyens alloués à la psychiatrie, ainsi qu’une meilleure gradation du parcours de soins, allant de la prévention primaire en médecine générale jusqu’aux structures spécialisées pour des cas plus complexes, comme les 54 Centres Experts coordonnés par la Fondation FondaMental.
Environnement, stress et santé mentale : un colloque au Touquet pour y voir plus clair
Le 4 novembre, La Voix du Nord annonçait la tenue d’un colloque sur le thème « Environnement, stress et santé mentale », organisé par l’association Les Quêteurs de Sens. Cet événement, prévu le 9 novembre au Palais des Congrès du Touquet, réunira des experts pour examiner les liens entre environnement et santé mentale en s’appuyant sur les avancées les plus récentes de la recherche.
Mieux comprendre les facteurs de risques environnementaux
Sous la présidence de Marion Leboyer, professeur de psychiatrie (UPEC/Inserm/APHP) et directrice de la Fondation FondaMental, les intervenants aborderont l’impact des facteurs environnementaux et du stress sur les maladies mentales. Parmi eux, le professeur Franck Schurhoff, qui dirige l’étude PolluPsy, présentera les effets de la pollution de l’air sur la santé mentale. Ce projet de recherche, lancé par la Fondation FondaMental, analyse comment les particules fines, omniprésentes en milieu urbain, contribuent au risque de développer des maladies psychiatriques.
L’immunopsychiatrie, une piste de recherche prometteuse
Les discussions incluront aussi des avancées en immuno-psychiatrie, une discipline qui explore le rôle de l’inflammation chronique dans les maladies mentales. Ces recherches, menées par la Fondation FondaMental, ont permis de montrer que près de 40 % des personnes atteintes de maladies mentales souffrent de réactions inflammatoires persistantes, souvent déclenchées par des facteurs environnementaux tels que la pollution de l’air, les infections et les traumatismes. Le colloque mettra en lumière la nécessité de mieux comprendre ces processus inflammatoires pour développer des approches thérapeutiques innovantes et personnalisées.
